En 1974, la Tunisie reçoit quelque 716 000 visiteurs dont 207 000
Français et 90 000
Allemands de l'Ouest contre seulement 88 000 (63 000
Libyens et 25 000
Algériens), soit un peu plus de 10 % du total. En
1991, 1 154 000 Libyens et 745 000 Algériens sont enregistrés, donnant un total de 2 058 000 Maghrébins contre 1 086 000 Européens et marquant un poids croissant de la clientèle maghrébine.
En
2008, celle-ci se partage de la manière suivante : Libyens (1 776 881 visiteurs), Français (1 395 255), Algériens (968 499),
Allemands (521 513),
Italiens (444 541),
Britanniques (254 922) et
Polonais (207 531). Ce groupe de tête tend toutefois à se diversifier par rapport à
2007, notamment vers l'
Europe de l'Est — avec une hausse de 39,6 % pour les Polonais et 14,1 % pour les
Russes — mais aussi vers les pays voisins, avec une hausse de 14,4 % pour les Libyens ; les marché turc, britannique, autrichien, tchèque et espagnol connaissent en revanche des décrochages importants. Toutefois, la clientèle maghrébine fréquente peu les hôtels préférant le système de la location chez l'habitant : les entrées des clients maghrébins représentent 40,6 % des entrées totales en 2002 mais seulement 6,6 % des arrivées dans les hôtels.
Le tourisme intérieur constitue un autre marché de poids avec 1 251 251 touristes tunisiens pour un total de 2,75 millions de nuitées en 2006.
Tourisme balnéaire
Ce secteur contribue à mettre en valeur certaines régions, essentiellement celles du littoral oriental, cumulant plus de 95 % des lits :
Les perspectives de développement prévoient la création de nouvelles
stations balnéaires le long du littoral avec une capacité de 200 000 lits en
2015 (Zouarâa près de
Hammamet, Selloum près de
Zarzis,
Hergla, Ras Dimas près de
Monastir et Ghedhabna près de
Mahdia) avec le développement du modèle de la station balnéaire intégrée.
Port de plaisance
Port de plaisance d'El Kantaoui
Le tourisme a été un élément moteur pour l'essor d'une infrastructure portuaire de plaisance. Avec quelque 1 300 kilomètres de côtes, le littoral tunisien bénéficie d'un potentiel de développement (environ 200 millions de
dinars de recettes par an) en raison de la pénurie de places que connaît la rive européenne de la
mer Méditerranée et de sa proximité avec celle-ci
7. En
2009, cinq
ports de plaisance pour 1 500 postes d'accostage sont en service alors que plusieurs projets sont en cours de réalisation ou d'études :
Tourisme saharien
Le choix d'encourager le tourisme saharien, initié à la fin de
1987, devait répondre à un double objectif. D'une part il devait permettre de diversifier le tourisme tunisien en faisant fructifier un gisement peu exploité et lancer des produits innovants destinés en priorité au marché européen. D'autre part, ça devait permettre aux régions sahariennes de trouver, dans le tourisme, une solution à leurs problèmes économiques tout en préservant leur patrimoine culturel et naturel
8. On distingue quatre régions touristiques sahariennes :
Le tourisme saharien (
Douz et
Tozeur attirant chaque année plus de 250 000 touristes durant toute l'année) est en fort développement récoltant les dividendes d'un effort d'investissements soutenu, le plus spectaculaire des pays sahariens.
Nouvelles activités
Plus récemment, le
tourisme médical a fait son apparition et croît très rapidement. Le nombre de patients étrangers est passé d'environ 50 000 en
2004 à plus de 150 000 en
2007 selon l'organisation regroupant la centaine de cliniques privées relevant de l'
UTICA ; près de 70 % d'entre eux proviennent du
Maghreb et environ 12 % d'Europe. Selon l'ancien ministre du Tourisme
Ahmed Smaoui, « les
Algériens et les
Libyens aisés viennent se faire soigner ici car leur pays ne dispose pas d'
infrastructures médicales performantes. Nous accueillons également des
Britanniques lassés de devoir attendre des mois avant de pouvoir se faire opérer dans leur pays. Enfin, de plus en plus de gens ont recours à la
chirurgie esthétique ».
Les recettes du secteur atteignent 55 millions de dinars en
2006, en augmentation de 22,2 % par rapport à l'année précédente. L'attractivité est accentuée par les tarifs entre 40 et 70 % moins élevés que ceux pratiqués en Europe ; ils sont par ailleurs exonérés de la
TVA de 6 %
10.
Destination de masse, la Tunisie souhaite pourtant promouvoir un tourisme plus haut de gamme et s'efforce ainsi de diversifier son offre de loisirs, avec le
tourisme vert, plus de huit
terrains de golf et dix centres de
thalassothérapie. Cela se traduit par la mise à niveau de ses hôtels, la part des quatre et cinq étoiles tendant à se renforcer atteignant un tiers des 825 hôtels que compte le pays en 2006.
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